2006 - Entretien sur l'Intertexte, Espaces Latinos, Lyon
Propos recueillis par Irène Sadowska Guillon.
Dans La Société des Hommes Célestes, vous vous appropriez divers textes littéraires générés par la légende de Faust. À quels développements thématiques donne lieu le recours à la figure et à la mythologie faustienne?
- À l'éducation en Occident, telle qu'elle a été dispensée au 20ème siècle et même avant ! Goethe, dans la première partie de son Faust, écrit : "Droit, médecine, théologie aussi, hélas!, j'ai tout étudié à fond avec un ardent effort. Et me voici, pauvre fou, pas plus avancé que naguère. On me nomme Maître, on me nomme même Docteur..."
J'aurais pu dire la même chose en quittant l'université, bardé de diplômes. Homme mûr, le Faust goethien (comme le Faust de Marlowe et autres Faust traditionnels) constate que toutes ses connaissances ne lui servent pas à grand-chose. Il invoque les esprits et convoque Méphistophélès qui va lui proposer d'atteindre à la connaissance absolue et au plaisir total des sens. Dans la Société des Hommes Célestes, je remonte au départ du processus d'élaboration de la connaissance et je décris le parcours éducatif de ce Faust qui existe en chacun de nous, parcours qui va de la petite enfance (Kindergarten) et se poursuit jusqu'à l'âge adulte (le lycée et les études supérieures).
L'articulation entre le Faust latino-américain et les Faust traditionnels va s'établir au moment où le "chercheur de connaissance" échoue et s'effondre, tombant dans la folie. C'est là qu'apparaît Méphistophélès sous les traits d'un psychiatre....
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