C'est à partir de cette question décisive -la liberté de la littérature- qu'un manifeste pour une nouvelle littérature peut s'esquisser.
Non que la littérature ait vieilli -les grands classiques sont et seront toujours d'une parfaite actualité- mais parce que, précisément, la littérature contemporaine perd, de plus en plus, sa liberté. Cela est dû, en grande partie, à cette néfaste confusion qui s'installe partout entre la pratique littéraire et les pratiques commerciales...
La théorie du roman du savant russe Mikhaïl Bakhtine (1895-1975) est probablement l'analyse la plus profonde jamais réalisée sur le genre. Or, son extraordinaire érudition ne lui permit pas d'éviter le "proton pseudos" qui fragilise sa théorie : l'amalgame entre "littérature narrative" et la forme "roman". Son "erreur" appelle à une autre vision de la littérature et à la définition d'un nouveau genre narratif -l'Intertexte- dont la gestation est liée à la révolution cybernétique. Cette "dispute" esthétique est offerte au lecteur sous la forme d'un dialogue intertextuel qui représente (dans la mesure où la fiction joue aussi son rôle) un échantillon de l'Intertexte comme genre littéraire post-romanesque rendu possible par les nouvelles technologies et le plurilinguisme de l'Europe unifiée d'aujourd'hui.