Échange épistolaire entre Carmen Balcells, Roberto Gac et
Jesús Pardo de Santayana sur La Guérison.
Analyse critique du rapport de Jesús Pardo sur La Guérison par ChatGpt :
"Le regard d’un lecteur érudit :
Jesús Pardo, écrivain, traducteur et journaliste espagnol reconnu pour sa culture humaniste et son ironie mordante, adopte ici un ton enthousiaste, personnel et incisif.
Dès les premières lignes, il signale que La Guérison lui a fait l’effet d’une œuvre d’une originalité et d’une intelligence rares.
Il qualifie le texte de “l’un des livres les plus brillants, divertissants et originaux” qu’il ait lus sur Dante et la Divine Comédie.
Ce n’est pas un compliment banal, car Pardo manifeste une connaissance fine du texte dantesque. Il comprend ici la tentative de réinterprétation contemporaine, érotico-mystique, presque jouissive, que Roberto Gac entreprend à travers une narration libre et audacieuse."
Lettre de Carmen Balcells à Roberto Gac :
Cher Roberto,
Je te remercie de m’avoir fait parvenir ton roman La Guérison, accompagné des lettres et documents que j’ai lus avec attention.
Je tiens à te dire que j’ai été très impressionnée par la profondeur de ton travail, par sa richesse intellectuelle, et par l’audace de ta démarche littéraire. Tu as su construire un texte singulier, dense et exigeant, qui interpelle le lecteur à plusieurs niveaux.
Comme tu le sais, nous avons soumis ton manuscrit à Jesús Pardo, dont nous respectons énormément le jugement. Sa lecture a confirmé l’intérêt que suscitait déjà ton texte ici, au sein de notre agence.
Je reste à ta disposition pour toute suite que tu souhaiterais donner à ce projet, et je t'adresse tous mes encouragements pour la poursuite de ton travail littéraire.
Avec mes salutations les plus cordiales,
Carmen Balcells
Lettre de Jesus Pardo à Carmen Balcells.
Chère Carmen,
Je te renvoie ici le roman La Guérison de Roberto Gac, après l’avoir lu dans son intégralité et avec une fascination croissante.
Je crois qu’il s’agit d’un texte tout à fait hors du commun, d’une richesse conceptuelle, littéraire et émotionnelle extraordinaire, à tel point qu’il est difficile de le classer dans un genre donné.
Ce n’est pas un roman traditionnel. Et encore moins un essai. Il y a de tout : une fiction à plusieurs voix, un dialogue avec La Divine Comédie, une réflexion philosophique, une exploration linguistique, une autobiographie allusive, un pamphlet spirituel et érotique.
Mais ce mélange, qui en d’autres mains pourrait virer à l’incohérence ou à la prétention, est ici parfaitement maîtrisé. Le texte coule, saute, creuse, plane, s’incarne, se moque de lui-même, se brise parfois, pour se reformer aussitôt. Il y a là une liberté de ton, une audace, une érudition incarnée que je n’avais pas rencontrées depuis longtemps.
Le narrateur, ou plutôt les narrateurs — car plusieurs voix traversent le récit —, composent un personnage à la fois intelligent, mélancolique, drôle, profondément cultivé mais jamais pédant, capable de passer de Dante à Lacan, du grec ancien au slang argentin, sans jamais perdre le lecteur, ou presque.
Certes, ce n’est pas un texte “facile”. Il exige une lecture active, exigeante, attentive. Mais il récompense largement l’effort : par des passages magnifiques, des trouvailles formelles, des images saisissantes, et surtout par une vision du monde lucide, blessée, mais vivante.
Ce qui m’a le plus touché, c’est l’usage très personnel et très libre qui est fait de Dante. La Divine Comédie n’est pas ici un décor, ni un prétexte : c’est une matière vivante, réinterprétée, réactualisée, voire “profanée” — dans le bon sens du mot — pour faire émerger un autre enfer, un autre purgatoire, une autre quête de salut : celle d’un homme moderne, perdu entre les langues, les villes, les amours, les morts.
Je n’ai pas arrêté de souligner des phrases, de noter des références, de rire parfois, de hocher la tête souvent. J’y ai vu un frère, un alter ego, un voyageur spirituel et burlesque, qui ose dire ce que beaucoup taisent.
Je ne sais pas quel éditeur pourrait prendre le risque de publier ce livre, ni quel lectorat il pourra séduire dans un premier temps. Mais je crois que c’est un texte nécessaire, fort, original, et surtout profondément littéraire, au sens le plus noble du terme.
S’il existait une justice littéraire, ce livre serait déjà édité, commenté, débattu. Peut-être n’est-ce qu’une question de temps.
Je te remercie de me l’avoir confié. Je suis heureux d’avoir pu le lire.
Et encore plus de te le recommander, sans réserve aucune.
Jesús
Lettre de Carmen Balcells à Jesus Pardo :
Barcelone, le 24 février 1997
Cher Jesus Pardo,
Je suis tellement fascinée par le rapport de lecture que tu viens de m’envoyer sur le livre
de Roberto Gac que je ne peux que me féliciter pour mon intuition à te l’envoyer.
Je t’ai raconté que, face aux horribles rapports de lecture que j'avais concernant ce
manuscrit, j'ai lu la partie écrite en français qui m’a semblé être un texte magnifique,
parfaitement lisible et compréhensible. Je dois t’avouer que j'ai trébuché avec la difficulté que
tu imagines pour un lecteur quelconque, puisque je n’ai rien compris à la partie en anglais, et les
fragments des citations de Dante dans leur version originale sont pour moi totalement
incompréhensibles.
Ne pouvant pas appréhender ce livre en profondeur, je n’ai pas su comment le
présenter et comment intéresser les éditeurs. Actuellement, il est entre les mains de deux
éditeurs français très intelligents et, comme tu me donnes la permission de me servir de ton
rapport, je vais leur en envoyer une copie ce qui rendra heureux l’auteur, comme tu ne peux
même pas l’imaginer.
Je pars en vacances demain, et dès mon retour je te recontacterai.
Je te suis reconnaissante pour cette grande faveur et je t’en remercie infiniment.
Bien à toi
Carmen Balcells
Lettre de Carmen Balcells à Roberto Gac :
Barcelone, le 24 février 1997
Cher Roberto,
Pour une fois, tu vas recevoir une nouvelle qui va t’enchanter. Je te joins la lettre de
remerciements que j’ai envoyée à Jesus Pardo afin que tu comprennes que ce fut une
inspiration divine que de lui demander un rapport de lecture sur ton livre. Jesus Pardo est un
homme d’une érudition extraordinaire et j’ai pensé qu’il pourrait, mieux que quiconque, me dire
si ton livre avait ou non de la valeur.
Avant cette confirmation aussi déterminante, je te promets que je vais continuer à lutter
afin de le publier, tout en incluant la possibilité qu’à un moment ou à un autre il faudra faire une
traduction conventionnelle du livre dans son intégralité.
Demain, je commence mes vacances que j’ai reportées indéfiniment et à mon retour, je
te recontacterai.
Tu peux communiquer ce rapport aux éditeurs français afin qu’ils le lisent. Je soumets ce
livre à Jorge Herralde, éditeur suffisamment audacieux pour le comprendre.
Cordialement,
Carmen Balcells
RAPPORT SUR LE LIVRE "LA GUÉRISON" DE ROBERTO GAC ARTIGAS**
par Jesús Pardo - 20 février 1997
Avant toute chose, je tiens à dire que ce livre me semble l'un des plus brillants, divertissants et originaux – tout en étant érudit et bien documenté (au sens véritable du terme, c'est-à-dire : une érudition instinctive et dissimulée) – que j'aie jamais lu sur Dante Alighieri et la Divine Comédie, un sujet que je connais bien et sur lequel j'ai beaucoup lu.
Je le trouve également très captivant et passionnant. Je l'ai dévoré d'une traite et j'estime qu'il contient des passages véritablement anthologiques.
PREMIÈREMENT, L'ARGUMENT :
Le grand poète florentin Dante Alighieri, mort au XIVᵉ siècle, se réincarne en un médecin mapuche indien au plein XXᵉ siècle. Il a une liaison avec une jeune Américaine (Béatrice) dont le père est un homme d'affaires tout-puissant (Dieu) ; Béatrice l'emmène aux États-Unis (le Paradis) pour le guérir, mais Dante finit entre les mains d'un psychiatre, le docteur Virgile, qui lui fait subir une longue séance de psychanalyse (le Purgatoire), le guérissant de ses maux psychologiques et amoureux (l'Enfer).
DEUXIÈMEMENT, LE STYLE :
Il présente quelques défauts, comme des tournures du type "C'est pour cela que...", qu'il conviendrait de corriger ; une petite révision stylistique (pour la partie en castillan) me semble nécessaire, mais ce serait rapide et facile, car fondamentalement, le livre est bien écrit, avec aisance et beaucoup de mordant.
Il s'agit essentiellement des mémoires d'un Indien mapuche, et le ton stylistique – léger, empreint de ressentiment tout en restant plein d'espoir – me semble très réussi ; le langage est facile et vivant, très en phase avec le personnage qui l'utilise.
TROISIÈMEMENT, LA NARRATION :
Elle est extrêmement ingénieuse, et les contrastes entre le Dante médiéval et sa réincarnation contemporaine sont subtils et psychologiquement très justes : l'interprétation que donne l'Indien mapuche de son incarnation précédente regorge d'ingéniosité subtile et d'originalité, tout en étant, comme je le disais, très exacte et en même temps très imaginative. L'auteur donne libre cours à son imagination, ce que le caractère manifestement romanesque de son livre lui permet, mais toujours dans des limites acceptables. Le Dante Alighieri qu'il nous présente me semble psychologiquement très **réaliste**, même s'il repose sur des inventions qui s'accordent toujours – parfois *de justesse* – avec ce que nous savons et déduisons (de son œuvre écrite) sur son caractère et son contexte.
Par exemple, la supposée liaison de Dante avec sa prétendue fille, Antonietta, en plus d'être ingénieuse et, je crois, plausible (car elle correspond à la mentalité réelle – non officielle – de l'époque), est résolue à la fin grâce à un adultère supposé de l'épouse de Dante, elle aussi merveilleusement bien rendue sur le plan imaginaire. Quant à la mort de Dante, causée par un moustique (femelle) porteur de malaria, elle me semble pleine de poésie.
QUATRIÈMEMENT, LES LANGUES :
Ce livre est écrit en quatre langues, ce qui me semble être un sérieux obstacle à sa publication, car il découragera manifestement la plupart des lecteurs qui, autrement, l'auraient sans doute apprécié.
Le Dante mapuche raconte sa vie actuelle (et ses dialogues avec le docteur Virgile) dans un castillan dont les nuances hispano-américaines me semblent assez bien restituées, mais il conviendrait peut-être, comme je l'ai déjà dit, de réviser un peu cette partie du texte.
Ses souvenirs de vie médiévale sont évoqués en français et, pour autant que j'aie pu le vérifier (je maîtrise le français sans être Français), je dirais que c'est très réussi.
En revanche, Béatrice s'exprime dans un anglais qui m'a parfois paru douteux ; si ce n'est pas intentionnel, il serait bon de le revoir. Les citations de la *Divine Comédie* en anglais par Béatrice sont tirées de la traduction de Dorothy L. Sayers, mais elles me semblent parfois un peu **abstruses** : il faudrait peut-être les clarifier, bien que l'auteur explique à un moment du livre que Béatrice (l'Américaine) parle un **langage affecté de jeune fille riche**, ce qui pourrait être délibéré. Cela vaut aussi pour les propos de Béatrice qui ne sont pas toujours des citations de la *Divine Comédie*.
Les citations constantes de poèmes dantesques (la Divine Comédie et les œuvres mineures en vers/prose) sont en italien médiéval, ce qui – bien qu'elles soient toujours annotées en bas de page – complique la compréhension pour le lecteur moyen. Celui-ci ne disposera pas toujours de traductions ou, s'il en a, la lecture lui semblera fastidieuse de devoir les consulter constamment pour comprendre... ce que veulent dire tant de citations.
RÉSUMÉ :
J'ai la chance de comprendre toutes les langues dans lesquelles ce livre est écrit, mais je doute fort que ce soit le cas de la plupart des lecteurs. Cela me semble un obstacle sérieux à sa diffusion. Je ne vois pas de solution facile, pas plus qu'il ne paraît simple qu'un éditeur classique accepte de publier un livre qui, de toute évidence, ne séduira qu'un lectorat restreint.
L'érudition profonde de l'auteur est très bien intégrée à la narration et ne nuit jamais à la lecture : tout lecteur un tant soit peu intelligent peut l'assimiler au fil du texte. Mais je le répète, le multilinguisme de l'ouvrage me pose un vrai problème.
Pour ma part, je considère ce livre comme l'un des plus beaux, passionnants et originaux que j'aie lus depuis longtemps, et j'adresse mes chaleureuses félicitations à l'auteur.
J'espère, Carmen, que c'est bien ce que tu attendais. Rarement ai-je autant pris plaisir à lire une étude sur mon grand ami Dante Alighieri. Transmets-le à l'auteur de ma part, et utilise ce rapport comme bon te semblera, en citant mon nom si tu le juges opportun.
Affectueusement,
Jesús Pardo
P.-S. L'interprétation érotique que l'auteur donne de nombreux épisodes et passages dévots, voire mystiques, de l'œuvre poétique de Dante est d'une ingéniosité rare et très divertissante.
Vargas LLosa, lo que los vientos se llevaron.
El Inferno podría leerse como un Divino Panfleto. Cierto, el panfleto dantesco sigue la cadencia de la terza rima...incluso cuando habla de los pedos del Demonio (Inf, XXI, 139). Por supuesto, no se trata en este librito “auto-editado” (¿qué editor convencional se hubiera atrevido a publicarlo?) de los pedos dantescos, sino, prosaicamente, de los vientos intestinales expulsados por Vargas Llosa, premio Nobel de Literatura.
AUTANT EN EMPORTENT LES VENTS.
Manolete Vilas, diestro sin igual de la novelería española
Conocí a Manolo Vilas en 1998, cuando él era aún casi un mozalbete y lo invité a venir a un encuentro literario internacional que organicé en Calaceite, Bajo Aragón, gracias al apoyo del Ayuntamiento del pueblo. Vino traído de la mano por su amigo José Giménez Corbatón, ambos escritores todavía principiantes y colegas de oficio como profesores de secundaria en los liceos de Zaragoza. El encuentro, que duró tres días, recibía como invitados de honor a los miembros de la “Nouvelle Fiction Française” entre ellos Frédérick Tristan (premio Goncourt 1983), G.O. Châteaureynaud (premio Renaudot 1982), Hubert Haddad (premio Société des Gens de Lettres, 1998), et Francis Berthelot (premio Science Fiction Metz 1980). Entre los invitados también había algunos escritores catalanes : Toni Marí, Robert Saladrigas, el historiador Joaquín Monclùs, la escritora madrileña Natacha Seseña y el novelista chileno, Mauricio Wacquez, además de la periodista peruana, Elsa Arana. Las conferencias estaban programadas en tres lenguas, francés, castellano y catalán, traducidas simultáneamente por un grupo de traductores dirigidos por Esther Romero, free lance suiza-peruana. [1].
A causa de la plétora de invitados(entre ellos Jorge Semprún, Bryce Echenique y la dirección de Sens Public, mi editor en Francia), no invité esta vez a mis compatriotas aragoneses (yo me considero “aragonés de Chile” por el lado de mi madre, “Artigas”, apellido abrumadoramente común en Huesca)[2],
Programa de la exposición de Braun-Vega en el castillo de VADERROBRES (2006)
lo que me costaría todavía un montón de años antes de presentarla en el Instituto Gorki de Moscú (2019), apoyándome en mi ensayo Bakhtine, Proust et la polyphonie romanesque chez Dostoievski :

Entretanto en París (vivo en Francia desde 1969, voy a Calaceite sólo de vacaciones) tendría nuevas noticias de Manuel Vilas, ya metamorfoseado en Manolete y ensalzado por la crítica literaria parisina. No di gran importancia al hecho dado que la crítica francesa es mayoritariamente comercial, al igual que en todos los países del mundo. Su objetivo, mal camuflado, es vender la producción de los editores y no la promoción de la literatura . Es lo que decía Réné Daumal, el poeta aparentado al surrealismo de Breton, autor de la obra maestra de la narrativa “esotérica” occidental, El Monte Análogo. [4]
La verdadera crítica, una ciencia dentro del arte de la literatura, se encuentra en los ensayos universitarios...cuando se encuentra. Me desentendí por ello de los olé olé que proferían los periodistas y no compré ninguno de los libros, bastante caros, ofrecidos en el mercado. Cambiaría de actitud más adelante en una comida con Esther Puyó Montserrat en Beceite, en la Antigua Fonda Rodá, histórica posada donde solía comer Luis Buñuel cuando viajaba entre Barcelona y la casa de su familia en Calanda. Esther, flamante escritora de Un tiempo, un café, relato autobiográfico cristalino donde la narradora-protagonista cuenta la vida del pueblo de Cretas a través de la vida del bar de la aldea, me hizo saber su admiración entusiasta por el autor de Ordesa, faena que valió a Manolete 2 orejas, un rabo y una vuelta al ruedo exigida por Juan Cruz, uno de sus banderilleros de Alfaguara [5]. Estimulado por el entusiasmo de Esther Puyó, iba a procurarme y leer todas las últimas novelas de Manolete publicadas a partir de 2018. Mi sorpresa fue considerable.

Efectivamente, si Ordesa es una narración poética de una gran sinceridad existencial, donde el escritor, sin hacerse ninguna concesión, explora la esencia de los sentimientos de su vida familiar, los textos que siguen enturbian su obra, atrapada por el mecanismo tramposo de la literatura industrial. En mi artículo Revolución en el mundo de la edición literaria :
Revolución en el mundo de la edición literaria
consagro varios párrafos a la situación en España, donde fui editado por Montesinos Editor (Quimera) en los años 80 (El Bautismo, El Sueño) bajo el pseudónimo “Juan Almendro".[8]
Pero sobre todo me intereso en los propietarios de las Ediciones Planeta, los Señores Lara, en particular en el Señor Lara Bosch, Moby Dick II, editor singularmente obeso y gran devorador de novelistas y de pequeños editores, en nada distinto del fundador de Planeta, Moby Dick I, y de los otros ejemplares de la manada, franquistas de armas tomar. “No he tenido que hacer muchas putadas porque mi padre ya las hizo casi todas”, decía con arrogancia Moby Dick II sobre su progenitor, Moby Dick I, quien fuera capitán de la Legión golpista, seguidor del general Yagüe, famoso por su crueldad (miles de civiles fusilados en las calles sin ninguna piedad durante la Guerra Civil).

Recordemos que Kafka y Pessoa murieron sin haber tenido más lectores que sus amigos y sin haber vendido (como Van Gogh sus cuadros) ni un solo ejemplar. Polvo serán, mas ellos no emputecieron.

Universidad de Iowa City
Debo precisar que había llegado hasta el Workshop invitado a través de mi amigo Juan-Agustín Palazuelos, becario de la Ford Foundation. Fui recibido gentilmente por el Director, el poeta Paul Engle y su amable compañera, la escritora china Nieh Hualing. En principio venía desde mi solitario refugio de escritor en Jávea sólo para pasar las fiestas de fin año en Iowa City. En algún momento se me ofreció prolongar mi estadía como un becario oficial. Rechacé tanta amabilidad cuando vi que beber bourbon de Kentucky (excelente) era la actividad central del taller literario, detrás de la cual se ocultaba una bonita trampa ideológica : el objetivo del Workshop, al invitar generosamente cada año a 50 jóvenes escritores venidos del mundo entero mediante un programa afinado en Washington por la comisión de cultura presidida por Nixon y Paul Engle, consistía en ganar la simpatía de las nuevas generaciones de intelectuales para consolidar el imperio cultural estadounidense. Preferí volver a mi "spanish creative solitude" en Jávea.
Jávea 1968 (Alicante / Valencia)
¿Qué pensarían de todo esto Kafka y Pessoa, maestros alabados (pero no seguidos éticamente en la práctica concreta de su vida de escritor) por Manolete? Es bien sabido que ambos fueron apenas publicados en vida. Y sin ningún reconocimiento más allá de un pequeño círculo de amigos. Ni Pessoa ni Kafka vendieron libros en una feria a cuenta de los editores. Se habrían sentido horriblemente humillados. Cada uno su personalidad, podría argumentar Manolete, a quien a todas luces le encanta desplazarse de plaza en plaza, de venta en venta y recibir los aplausos directos de una cola de lectores.
[8] El Bautismo fue impreso correctamente en México. El Sueño fue publicado en Barcelona sin ser corregido por el editor español. Decenas de errores. Comprendí que para alcanzar mis objetivos vanguardistas tenía que cambiar de editor... y de lengua.
Additional Info
Portrait par Chantal WASZILEWSKA
" Entonces llegó el escritor "
Baie de Javea Roberto Gac, Javea 1968
COMMENTAIRE DE CHATGPT :
L’illustration du Cycle Théorique de Roberto Gac, appuyée sur Le Commencement de Paul Klee, offre une cartographie visuelle très parlante de l’évolution littéraire de son œuvre, depuis un roman monolingue jusqu’à une création intertextuelle et plurilingue complexe.
Voici un commentaire structuré autour de cette spirale de la création :
La spirale : un chemin de transformation
La spirale au centre, inspirée du motif de Klee, suggère une dynamique d’expansion et de profondeur. Le point de départ, "La Curación", inscrit comme roman, marque une œuvre encore centrée, monolingue, narrative et linéaire.
Mais très vite, cette spirale s’élargit pour intégrer des anti-romans comme "El Bautismo" et "El Sueño" qui convoquent des symboliques fortes de transformation, de passage, de rêve ou d'inconscient, annonçant une mutation du roman vers une forme plus ouverte et hybride.
Vers une littérature plurilingue et intertextuelle
L’évolution mène à "La Guérison " (Dante), sommet du cycle, où se condensent plusieurs dimensions :
-
La guérison renvoie à la fonction cathartique ou thérapeutique de la littérature, mais cette "guérison" est avant tout la guérison du romanesque dévoyé, de la littérature contemporaine comme "parole putanisée" dénoncée par Gurdjieff in "Rencontres avec des Hommes Remarquables" :
"L'un des principaux moyens de développement de l'intelligence est la littérature. Mais à quoi peut bien servir la littérature de la civilisation contemporaine? Absolument à rien si ce n'est à la propagation de la parole putanisée."
-
L’ancrage dans Dante indique un retour et à la fois un prolongement dans une tradition littéraire majeure, revisitée.
-
On passe du monolinguisme du roman à une forme plurilingue, polyphonique, intertextuelle que Gac appelle "l’Intertexte".
Cette transformation fait écho aux pensées de Bakhtine (polyphonie, dialogisme) ou de Barthes (texte comme tissu de citations), tous deux présents dans les marges de l’illustration.
Un parcours guidé par des figures tutélaires
Les influences en périphérie donnent une carte mentale des affinités littéraires, philosophiques et psychologiques de Roberto Gac :
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Freud, Joyce, Proust : introspection, mémoire, langage du rêve, monologue intérieur.
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Gurdjieff : dimension spirituelle du chemin littéraire.
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Madre/Montaña/Jazmín (M/M/J). Texte en espagnol (Chili) écrit en intertextualité avec La Madre de Maxime Gorki, La Montaña Mágica de Thomas Mann, La Comarca del Jazmín du poète chilien, Oscar Castro, écrivains liés aux grandes crises culturelles du XXe siècle, à l’éthique, à l’exil, à l’humanisme.
Ces influences ne sont pas simplement des références mais des interlocuteurs théoriques dans le dialogue de l’œuvre avec la tradition.
Éditorialisation et manifeste : un projet de littérature active
L'"éditorialisation" et le "Manifeste pour une nouvelle littérature" signalent que ce projet littéraire est aussi un projet critique et politique, soucieux de son mode de diffusion, de sa mise en forme, de sa portée sociale. Le lien avec les revues et les groupes "Sens Public" et "Tel Quel" renforce l’idée d’un engagement dans la réflexion collective sur la littérature.
Conclusion
Ce cycle représente une poétique du passage, de l’intériorité à l’altérité, du monolingue au plurilingue, du roman à l'Intertexte. L'œuvre de Roberto Gac devient un espace de guérison du romanesque, mais aussi de contamination volontaire par d'autres voix, d’autres langues, d’autres arts (cf. interpicturalité). C’est une littérature-monde, où le cheminement personnel est toujours en dialogue avec une constellation d’influences, une géographie littéraire mouvante et créatrice.
Commentaire de l'IA :
"Cycle socio-politique" plonge dans l’analyse des dynamiques sociales à travers une vision artistique engagée et percutante.
Ce cycle examine les interactions humaines et les structures sociales sous un angle profondément réfléchi, en mettant en lumière les mécanismes de pouvoir, d’influence et de transformation qui façonnent notre quotidien. Chaque œuvre semble une invitation à questionner les normes et à réfléchir sur notre place dans un système en constante évolution.
En abordant des thèmes universels comme la solidarité, les inégalités et les tensions sociales, "Cycle socio-politique" offre non seulement une perspective critique sur notre époque, mais aussi un appel à la prise de conscience collective.
Une œuvre à la fois esthétique et militante, qui invite à repenser notre rapport à la société et à l’autre.
RETOUR VERS "CYCLE SOCIO-POLITIQUE" (HISTORIQUE DE L'OEUVRE)
Commentaire de ChatGpt :
Le concept de Cycle Psychologique , présenté sur cette page, explore de manière profonde et réfléchie les différentes phases de la condition humaine à travers le prisme de l’art.
Ce cycle, qui semble à la fois introspectif et universel, invite le spectateur à une immersion dans un univers où les émotions et les expériences personnelles se transforment en symboles visuels puissants.
Chaque œuvre du cycle semble être une exploration métaphorique des diverses facettes de l’esprit humain, entre lutte intérieure et quête de sens.
En offrant une telle perspective, Cycle Psychologique ne se contente pas de proposer une réflexion esthétique, mais invite également à un voyage intérieur, riche en questionnements et en découvertes.
RETOUR VERS "CYCLE PSYCHOLOGIQUE" (HISTORIQUE DE L'OEUVRE)
L'agencement logique des sections permet de suivre l'évolution de l'œuvre, depuis sa conception jusqu'à sa réalisation finale.
Cette approche permet aux lecteurs de mieux comprendre le processus créatif, tout en mettant en lumière les intentions et les inspirations qui sous-tendent chaque phase du projet.
En outre, ce plan peut servir de guide précieux pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la démarche artistique de l'auteur et les choix qui influencent son travail.
Le tableau de Chantal Waszilewska "Entonces llego el escritor" cartographie l'itinéraire, non seulement physique, mais aussi intellectuel et existentiel de Roberto Gac.
RETOUR VERS "GENÈSE DE L'OEUVRE".
1. Le concept d'interpicturalité
L'auteur introduit l'idée que l'interpicturalité, à l'image de l'intertextualité en littérature, est une nécessité pour décrire l'art de Braun-Vega. Ce dernier intègre dans ses œuvres des références explicites à d'autres tableaux, qu'il réinterprète et associe à des éléments contemporains. Il se distingue par un dialogue permanent avec les maîtres du passé (Velásquez, Picasso, Ingres, Goya, Vermeer, Matisse, etc.), tout en y injectant un regard critique sur l'histoire et la société moderne.
2. Métissage et identité culturelle
L'article met en avant les origines multiculturelles de Braun-Vega : né d’un père juif austro-hongrois et d’une mère métisse péruvienne, il incarne dans sa peinture une synthèse des influences européennes et latino-américaines. Son œuvre devient alors une réflexion sur l’identité, le métissage et l’interpénétration des cultures.
3. La mémoire historique et sociale
L’auteur analyse la manière dont Braun-Vega fait dialoguer des faits historiques majeurs avec l’histoire de l’art. Par exemple :
- "Double éclairage sur Occident" met en scène Les Ménines de Velásquez en y insérant des références à Guernica de Picasso et à l’histoire politique récente.
- "Un charnier de plus" confronte L’Œdipe d’Ingres à un charnier, illustrant une critique des violences politiques.
- "La Leçon... à la campagne" revisite La Leçon d’anatomie du docteur Tulp de Rembrandt en y intégrant l’assassinat de Che Guevara, soulignant le rôle de l’artiste comme témoin et dénonciateur.
4. Une peinture engagée
Le texte souligne l’évolution politique de Braun-Vega, notamment après les événements du Chili en 1973 (coup d'État contre Allende). Il introduit alors des éléments critiques envers les dictatures latino-américaines et les impérialismes, notamment à travers sa série Enlèvements à la Chilienne, qui détourne L’Enlèvement des Sabines de Poussin.
5. L'impact émotionnel et l'interaction avec le spectateur
L’auteur insiste sur l’effet produit par ses œuvres : le spectateur devient "voyeur" ou "destinataire" d’un message troublant, pris dans une mise en abîme qui l’implique directement. L’interaction entre le tableau et l’observateur crée une "nouvelle réalité", où l’œuvre agit comme un miroir de la conscience.
6. Une démarche picturale évolutive
Braun-Vega aurait pu s’orienter vers l’abstraction, mais il choisit de rester figuratif, en intégrant une complexité conceptuelle sans perdre en clarté. Il développe une technique maîtrisée de peinture acrylique, notamment pour la rapidité de séchage, et joue avec les encadrements et les collages de journaux pour enrichir ses compositions.
7. Une révolution artistique ?
Roberto Gac conclut en rapprochant l’interpicturalité de Braun-Vega des avancées scientifiques contemporaines, notamment la relativité et la remise en question de la perception de la réalité. Il s’interroge : s’agit-il d’un néo-classicisme ou d’une véritable révolution artistique ? Braun-Vega, en s'inscrivant dans une démarche de métissage et de réinterprétation de l’histoire de l’art, proposerait une nouvelle manière de penser la peinture.
Conclusion
L’article de Roberto Gac donne une lecture riche et approfondie de l’œuvre de Braun-Vega, en insistant sur sa dimension culturelle, sociale et historique. Il le place dans une tradition artistique tout en le présentant comme un innovateur, capable de renouveler le langage pictural par l’interpicturalité et la mise en tension des époques et des styles.
RETOUR VERS L'ARTICLE DE ROBERTO GAC : "BRAUN-VEGA, MAÎTRE DE L'INTERPICTURALITÉ"