REVUE Recherches et Travaux n°64, Université Stendhal (SOPHIE RABAU)


Sophie Rabau a-t-elle vraiment "aimé" La Guérison ? En lisant le texte intégral de sa critique, publiée dans le n°64 de la revue Recherches et Travaux de l'Université Stendhal de Grenoble en 2004, on pourrait en douter. Une chose est certaine : sa lecture, très minutieuse, est biaisée depuis le début par un proton-pseudos décisif : La Guérison n'est pas un roman, mais un Intertexte fondateur d'un nouveau genre narratif, post-romanesque. C'est ce que j'expliquai à ses élèves lors de notre rencontre à la Sorbonne Nouvelle, où je m’étais rendu pour répondre à l'invitation de la prestigieuse Maîtresse de conférences. Mais Sophie Rabau, en dépit de sa haute intelligence et de sa culture hors pair, s'est laissé tromper par le mot "roman" imprimé sur la couverture de l'ouvrage. Pendant le déjeuner qui suivit mon échange avec ses élèves, elle n’accorda pas d’importance à l’anecdote que je lui rapportai à propos de cette décision de l'éditeur, Joaquim Vital, le directeur des Éditions de la Différence. Éditeur chevronné, il utilisa un argument  lapidaire, condition sine qua non pour la publication : « Si je publie La Guérison comme " Intertexte ", il peut t’arriver le même malheur qu’à Breton à New York, où les libraires placèrent Les Champs Magnétiques dans le rayon " électricité ". Tu risques de trouver « La Guérison »  dans le rayon " cybernétique " ! » (le PDF de la conversation en fichier-joint est extrait de l'Aggiornamento de la Correspondance Unilatérale avec Tel Quel). En tout cas, La Guérison n'eut aucun effet thérapeutique sur Sophie Rabau car, vingt ans après, elle publie son premier roman, Embrasser Maria, Éditions Les Pérégrines, 2022 ("invention" très intéressante mais frivolement romanesque de la vie de Maria Callas devenue Mario après une laborieuse "phalloplastie").

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