
Chantal
Troisième Rencontre avec des Écrivains Latino-américains
Belles Latinas du 4 au 12 octobre 2004
L’INTERTEXTE COLLECTIF DE BELLES LATINAS 2004
L’idée de départ était d’offrir au public de cette rencontre littéraire, la possibilité non seulement d’écouter les écrivains invités, mais aussi d’écrire . En effet, parmi le public qui assiste à ce type de rencontres, maints participants aiment la littérature au point de vouloir devenir écrivains eux-aussi. Ou, en tout cas, de pratiquer l'écriture en tant que moyen privilégié de la communication humaine. A l’époque d’Internet et des e-mail, écrire devient à la portée d'un nombre chaque fois plus important d'internautes.
Nous appuyant donc sur les facilités accordées par la revue électronique Sens-Public et le site web de la revue Espaces-Latinos, nous avons proposé aux intéressés de rédiger quelques lignes autour de la légende de Faust et Méphistophélès. Ce choix est justifié en partie par l’actualité mondiale sur fond de guerre et de terrorisme, où la lutte entre "le Bien et le Mal" pousse G.Bush à traiter Ben-Laden de « Satan » … et réciproquement! La littérature –qui a fait du Bien et du Mal, de la Connaissance et du Plaisir, de la Mort et de l’Amour- la matière de ses textes classiques, offre une porte d’accès pour la compréhension de l’époque si dangereuse que nous vivons. Les élèves du Lycée Edouard Herriot de Lyon, par exemple, l'ont bien compris et, guidés par leur professeur d’espagnol, Madame Michelle Gavanou, ils ont collaboré, à partir du CDI de leur établissement, à cette tentative d’écriture collective.
Voici quelques échantillons, tissés intertextuellement avec des collaborations d'autres intervenants et avec des citations des Faust classiques, signalées en caractères italiques-gras :
Au CDI du Lycée Édouard Herriot de Lyon.
Le terrorisme, la guerre, mais aussi MÉPHISTO-CANNABIS, suggère Pierre-Raphaël, du lycée d'Étampes. "Dans un de ses moments de dépression, le jeune Faust planait. Lui, doux rêveur, pensait mille choses, il rêvait d'utopies, fantasmait sur la vie, il voyageait au-delà de la réalité, traversant un monde onirique. Parfois, durant son périple, il se demandait s'il n'avait pas perdu le cap en empruntant ces sombres sentiers, s'il n'allait pas payer pour ces moments de plénitude offerts par Méphisto-Cannabis. Qui lui avait vendu cette substance? Quel était le pacte? Où était l'arnaque? Peut-être dans cette sombre caverne où l'imagination se condamne à des tourments qu'elle s'inflige elle-même!(2) Lorsqu'il ressurgissait, imprégné d'émotions, pénétré de sentiments et qu'il les exprimait, ses pensées n'étaient alors pas comprises. "Faust n'est pas de ce monde" disait-on. "Il ne parle que de choses irréelles, il est fou." Sa vision du monde perçue comme subversive était donc incompatible au matérialisme de la société qui l'entourait ; on aurait voulu le neutraliser, par peur qu'il bouleverse l'ordre existant. Envahi par ce sentiment d'être comme un étranger sans but et sans patrie, tandis que pris de vertige et titubant, il avançait au milieu des tourments, avec d'un côté le sombre abîme de son âme et de l'autre la paroi rocheuse de ce monde sans issue,( 3) Faust adolescent se recroquevillait, se repliant sur lui-même, s'immergeant dans le crépuscule, condamné à renaître incompris…"
"Écoutez, écoutez nos PETITS DÉLIRES…" nous proposent Leïla Fawal et Diane Gagneret:
Deux chocolats chauds, la vitre du café brille sous le matin. En face, le lycée, la façade un peu grise en automne. Deux adolescentes à une table, deux brunettes. L’une pense, les yeux dans le vague, puis lève les yeux.
- Si je retrouvais mes parents ?
Grand silence. L’air parle mieux que des mots.
- C’est dur d’être orpheline. Où que j’aille, j’ai si mal, si mal, si mal…(5) Je veux dire… Je me mettrais à pleurer, je pleure, pleure, pleure, mon cœur se brise en moi.(6) Je me jetterais dans leurs bras, j’ignorerais ma mère, mon père ? Qu’est-ce que je ferais ?
Ma mère, la catin,
Elle m’a tué !
Mon père, le coquin,
Il m’a mangé !(7)
- Tu demanderais à te connaître, tu leur demanderais…
- Justement. J’ai l’impression de ne plus connaître personne. Et sûrement pas moi. Hélas ! Hélas ! Si je pouvais échapper à ces pensées qui de toute part m’assaillent !(8) Si une maison était en feu, je sauverais ceux en danger, je m’enfuirais ? Si je devais mourir, je me tuerais ? Dieu puissant ! Quelle détresse !(9)
- Moi non…
- Tu en es sûre, au moins ? Tu ne l’as pas vécu.
- Toi non plus, si ?
- A ton avis, c’est quoi, être quelqu’un ? Qu’est-ce donc qu’être ? Qu’est-ce que cet « avoir » de l’être ?(10) Tant d’autres êtres dans l’inconscience démesurée de leur inconscience !(11) Moi je n’ai pas eu de modèle, et alors… alors quoi ? Qu’est-ce donc qu’exister –non pas nous ou le monde- mais exister en soi ?(12) Être différent ? Les hommes sont tous pareils mais chacun est unique, c’est la vérité ou du charabia ?
- Alors, je n’en sais rien. On a tous des envies, des passions, des défauts… Lesquels ? ça dépend. Le métier, l’avenir, c’est quand même flou, on ne sait pas toujours. Parfois quand je pense à mon avenir un abîme s’ouvre soudain devant lequel titube mon être.(13)
Un de ces jours il faudra se connaître. Savoir ce que c’est, vivre. Il y a exister, et vivre. Et être… On saura. L’Être est l’Être : c’est évident. Mais Être… Être… Terme vide et gros d’absolus… Mais en lui-même… L’être est l’être… Transcendant le relatif et l’absolu. L’Être est l’Être ; c’est l’unique vérité.(14)"
Or, pourquoi rechercher la connaissance ?, s'interrogent Marion Gautheron et Bryan Eliason, à l’instar de Faust :
Le professeur d'Espagnol, Madame Gabanou.
Gérard Wormser avec les élèves
Il faut donc rire, de temps en temps, pour s’opposer au Malin. C’est ce que tente de faire Éléonore, peut-être inspirée par la randonnée en péniche sur la Saône et le Rhône à laquelle furent invités les écrivains participants à Belles Latinas :
A moi les plaisirs,
Les jeunes maîtresses!
A moi leurs caresses!
A moi leurs désirs!
A moi l'énergie
Des instincts puissants,
Et la folle orgie
Du cœur et des sens!(31)
Ici s'arrête cette première tentative d’intertexte collectif. L’année prochaine Belles Latinas proposera, peut-être, un autre jeu intertextuel ouvert à tous ceux qui se passionnent pour le jeu de l’écriture… et d’Internet.
Roberto Gac, Olga Barry, Chantal Gac
Rencontre à la Villa Gillet, animée par Michèle Narvaez.
Roberto Gac (Chili), Patrick Deville (France), Bernardo Carvalho (Brésil)
Michèle Narvaez, Roberto Gac R. Gac, P.Deville, B.Carvalho, M.Narvaez
Au QG des Belles Latinas
À la Brasserie :
Léonardo Padura (Cuba) et Roberto Gac (Chili)
À la mairie du 1er arrondissement de Lyon :
JM Daclin, Léonardo Padura (Cuba), Braun-Vega (peintre péruvien), R. Gac (Chili), N.Perrin-Gilbert, Mairesse du 1er arrdt., B.Hausberg, Rocio Durán (Equateur), Angel Parra (Chili), Responsable culturel de la mairie, Eduardo Plaza Oñate (Chili), Adjoint au maire.
Roberto Gac et Waldo Rojas Januario Espinosa et N.Perrin-Gilbert
Deuxième Rencontre avec des Écrivains Latino-Américains
BELLES LATINAS du 8 au 14 octobre 2003
Belles Latinas. Rencontres de Littérature d'Amérique Latine à Lyon.
La revue Espaces Latinos et l'Espace Culturel Latino-américain, organisent du 8 au 14 octobre 2003, la deuxième édition de Belles Latinas, en partenariat avec la Mairie du 1er arrondissement de Lyon, la Villa Gillet et avec le soutien du Centre National du Livre et la Direction Régionale des Affaires Culturelles.
Espace Culturel Latino Américain (ECLA) 4, rue Diderot 69001 Lyon.
PROGRAMME
Jeudi 9 octobre
19H à Villeurbanne (INSA)
Conférence d'Elena Poniatowska
Vendredi 10 octobre
14H à St Etienne
Université Jean Monnet
Rencontre avec Elena Poniatowska
19H30 à Lyon
Villa Gillet
Table ronde sur le thème "Littérature et mémoire" avec Milton Hatoum et Roberto Gac
Animée par Raphaëlle Rerolle, Jacques Thiériot et Fernando Carvallo.
Samedi 11 octobre
10H30 / 17H à Lyon
Sous chapiteau, Place Colbert (1er ardt)
Rencontre avec le poète Jorge Najar et les écrivains Elena Poniatowska, Jorge Volpi et Roberto Gac.
Dimanche 12 octobre
10H30 / 16H30 à Lyon
Sous chapiteau, Place Colbert
Rencontre avec les écrivains Eduardo Berti, Rubén Barreiro Saguier et Milton Hatoum.
Lundi 13 octobre
18H Marseille
Solidarité Provence Amérique du Sud
Librairie Jeanne Laffite
Rencontre avec Elena Poniatowska.
Université de POITIERS
Mardi 14 Octobre 2003
14H à Poitiers
Milton Hatoum, Eduardo Berti, Roberto Gac et Jorge Volpi.
Liste des manuscrits inédits:
FRANÇAIS :
Réflexions sur la question sartrienne (1982)
ESPAGNOL :
Cuadernos de Vida (Paris, septembre 1969 - mai 1970):
1) Eros
2) Asclepios
3) Apolo
4) La Escuela de Letras
5) Infancia I
6) Infancia II
Diarios
La Curación (primera versión en español, Paris 1970-1972)
Artículos "antifascistas" :
Mediodía en Turín (nov. 1973)
El General tiene quien le escriba (1974)
La presente reedición -como Antinovelas 1 y 2- de El Bautismo y El Sueño ha sido programada para apoyar el estudio y las investigaciones sobre la evolución de la narrativa contemporánea realizadas por el Profesor David Wallace y sus alumnos del Departamento de Literatura de la Facultad de Filosofía y Humanidades de la Universidad de Chile. El pseudónimo "Juan Almendro", justificado durante la época del pinochetismo, ha sido suprimido y los textos de estas obras primerizas, escritas con la pasión y el entusiasmo de la juventud, ligeramente retocados.
La presente reedición -como Antinovelas 1 y 2- de El Bautismo y El Sueño ha sido programada para apoyar el estudio y las investigaciones sobre la evolución de la narrativa contemporánea realizadas por el Profesor David Wallace y sus alumnos del Departamento de Literatura de la Facultad de Filosofía y Humanidades de la Universidad de Chile. El pseudónimo "Juan Almendro", justificado durante la época del pinochetismo, ha sido suprimido y los textos de estas obras primerizas , escritas con la pasión y el entusiasmo de la juventud, ligeramente retocados.
"La masse textuelle du roman est amorphe. La masse textuelle de l'Intertexte prend la forme que l'écrivain veut lui donner, en harmonie avec son contenu. Par exemple, dans Madre / Montaña / Jazmín, le texte est développé en cercle et en spirale, en croix et en carré, suivant les plans urbains de la ville de Paris (où le texte est écrit) et celui de la ville de Rancagua (dont l'histoire est racontée).
Madre / Montaña / Jazmín. Tomo II, p.11
"Employée comme il convient, la couleur s'avance ou se retire et fait de l'image un être flottant dans l'air, ce qui équivaut à l'extension de l"espace par la peinture. Cette double action, dans l'assonance ou dans la dissonance, confère à la composition, qu'elle soit picturale ou dessinée, d'immenses possibilités... y compris cybernétiques.
(Kandinsky, Du spirituel dans l'art. VI, Formes et couleurs.)
"Empleado como conviene, el color avanza o se retira y hace de la imagen un ser flotando en el aire, lo que equivale a la extensión del espacio por la pintura. Esta doble acción, en la asonancia o en la disonancia, confiere a la composición, sea pictórica o dibujada, inmensas posibilidades… incluso cibernéticas.
(Kandinsky, Lo espiritual en el arte. V, Formas y colores)
La evolución de la literatura narrativa
Edipo Rojo pone en relación la tragedia clásica de la antigua Grecia y la tragedia de la América Latina moderna, ensangrentada por las luchas contra las dictaduras militares del siglo XX. La obra pone el acento en la vertiente dionisíaca de la tragedia de la Antigüedad, cuando la música y los cantos jugaban un papel muy importante para el éxito de las representaciones populares.El texto de Edipo Rojo ha sido escrito en intertextualidad con las piezas de Sófocles, de Eurípides y de Esquilo, acercándose estéticamente a la frontera entre el teatro y el cine.