Chantal

Chantal

 

Les mots en couleur foncée font partie des paraphrases structurées autour du texte original de Bakhtine en clair (Esthétique et Théorie du roman), repris en intertextualité dans le "Dialogue intertextuel avec Bakhtine".

 

 

 
Note 99

Je le répéterais autant que nécessaire : c’est justement grâce à l’intertexte que les langages et les langues s’éclairent mutuellement, que le langage littéraire devient un dialogue de langages et de langues, se connaissant et se comprenant les uns les autres.

 

Note 102

Voici, Maître, ma propre formule : l’intertexte doit être le reflet intégral et multiforme de son époque. Dans l’intertexte doivent être représentées toutes les voix socio-idéologiques de l’époque, autrement dit, tous les langages et langues tant soit peu importants de leur temps. L’intertexte est le microcosme du plurilinguisme.

 

 

 

Les mots en couleur foncée font partie des paraphrases structurées autour du texte original de Bakhtine en clair (Esthétique et Théorie du roman), repris en intertextualité dans le "Dialogue intertextuel avec Bakhtine".

 

 

 


 

Note 82

 Il faut que le plurilinguisme envahisse la conscience culturelle et son langage, qu’il le pénètre jusqu’au noyau, qu’il relativise et dépouille de son caractère naïvement irréfutable le système linguistique initial de l’idéologie et de la littérature. Mais c’est encore peu. Même une collectivité déchirée par la lutte sociale, si elle est close et isolée sur le plan national, offre un terrain social insuffisant pour une relativisation profonde de la conscience littéraire et linguistique, pour sa restructuration sur un nouveau mode de prose, la prose intertextuelle.

 
Note 83

Par conséquent l’Europe (et son plurilinguisme continental) est le meilleur des milieux linguistiques pour le développement de l’intertexte.

 
Note 84

C’est, jusqu’un certain point, le rôle de l’intertexte dans l’Europe unifiée et plurilingue du début du troisième millénaire. Non seulement les frontières économiques et sociopolitiques iront en s’affaiblissant, mais aussi les barrières linguistiques.

 
Note 86

Donc, l’intertexte est nécessaire et même inéluctable dans l’Europe unifiée d’aujourd’hui. Il contribuera au dépassement non seulement de la pensée romanesque et de sa mythologie, mais aussi des barrières du nationalisme.

 
Note 87

Il faut que se désintègre et disparaisse l’autorité religieuse, politique et idéologique à laquelle la pensée romanesque est liée. Au cours de cette désagrégation mûrit la conscience linguistique décentralisée de la prose intertextuelle, appuyée sur le plurilinguisme social des langues nationales parlée et écrites. La résistance entêtée de l’autorité religieuse, politique et idéologique à laquelle la pensée romanesque est liée, explique la longue agonie du roman comme genre littéraire.

 

 

Les mots en couleur foncée font partie des paraphrases structurées autour du texte original de Bakhtine en clair (Esthétique et Théorie du roman), repris en intertextualité dans le "Dialogue intertextuel avec Bakhtine".

 


 

 


Note 48

 Le style de l’intertexte, c’est un assemblage de styles; le langage  de l’intertexte, c’est un système où les « langues » jouent un rôle novateur. Mais dans l’intertexte on ne fait pas l’amalgame entre « langue » et « langage ». Malheureusement, Maître, l’usage de ces deux termes en tant que synonymes ouvre la porte à des ambigüités très fâcheuses.

 
Note 49

 L’intertexte c’est la diversité sociale de langages et de langues, diversité littérairement organisée. Ses postulats indispensables exigent que les langues nationales se stratifient en dialectes sociaux.


Note 51

 Comme c’est le cas pour « langue » et « langage », nous n’avons pas de définitions précises pour des termes tels que « multilinguisme », « plurilinguisme », « polylinguisme », utilisés souvent comme synonymes.

 
Note 52

 Nous n’envisageons pas non plus la langue comme un système de catégories grammaticales abstraites, mais comme une langue idéologiquement saturée, comme une conception du monde, voire comme une opinion concrète, comme ce qui garantit un maximum de compréhension mutuelle dans toutes les sphères de la vie idéologique.
Heidegger voyait dans l’allemand moderne et le grec classique les langues par excellence de la philosophie. Le français a été considéré jusqu’au XXe siècle comme la langue de choix de la diplomatie. (Au XIIIe, Dante considérait la « langue d’oïl » comme la langue la plus appropriée à la prose). L’anglais est devenu la langue préférée des businessmen et, maintenant, la langue de référence du monde cybernétique. Etc.

 

Note 57

 Pour éclairer un monde étranger, le poète ne recourt jamais au langage d’autrui comme plus adéquat à ce monde. Nous verrons que le prosateur intertextuel, quant à lui, tente de dire dans le texte et même dans la langue d’autrui, ce qui le concerne personnellement.

 
Note 60

 Tous les langages et toutes les langues du plurilinguisme intertextuel sont des points de vue spécifiques sur le monde. Ils se rencontrent et coexistent dans la conscience créatrice de l’artiste intertextuel

 
Note 61

 Des relations dialogiques (particulières) sont possibles entre les « langues », quelles qu’elles soient, ce qui signifie quelles peuvent être perçues comme des points de vue sur le monde.

 
Note 63

 Le langage littéraire est un phénomène profondément original, comme aussi la conscience linguistique de l’homme doté de culture littéraire, qui lui est corrélatée. En lui, la diversité intentionnelle des textes devient diversité des langages et des langues. Il ne s’agit pas d’un langage, d’une langue, mais d’un dialogue des langages et des langues.

 
Note 64

 A tous les âges de la littérature historiquement connus, la conscience littérairement active découvre des langages et des langues et non pas un langage et une langue.

 
Note 69

 La plurivocalité et le plurilinguisme intertextuel entrent dans l’intertexte et s’y organisent en un système littéraire harmonieux.

 
Note 71

 C’est précisément la diversité des langues et non l’unité d’une langue commune normative, qui apparaît comme l’un des éléments décisifs du style intertextuel. Ici le plurilinguisme intertextuel ne dépasse pas les limites de l’unité linguistique du langage littéraire, il ne devient pas une véritable discordance.

 
Note 72

 Ce jeu avec les langues n’atténue en aucune façon l’intentionnalité générale profonde, autrement dit, la signification idéologique de l’intertexte, produit multiculturel par excellence.

 
Note 73

 Une autre forme d’introduction dans l’intertexte et d’organisation du plurilinguisme est utilisée dans chaque intertexte, sans exception : il s’agit des paroles des personnages, des paroles d’autrui dans une langue étrangère.

 
Note 75

 Mais précisément parce que l’idée d’une langue unique est étrangère à la prose intertextuelle, la conscience prosaïque doit orchestrer ses intentions sémantiques propres. C’est seulement dans une seule langue, au sein des langues nombreuses du plurilinguisme, que la conscience prosaïque se trouve à l’étroit ; une sonorité linguistique unique ne peut lui suffire.

 
Note 76

 Le plurilinguisme introduit dans l’intertexte, c’est le discours d’autrui dans le langage et même dans la langue d’autrui, servant à réfracter l’expression des intentions de l’auteur.

 
Note 78

 La prose de l’art littéraire intertextuel présuppose une sensibilité à la concrétion et à la relativité historiques et sociales de la parole vivante, de sa participation aux multiples langues, au devenir historique et à la lutte sociale.

 

Note 79

 C’est ce qui détermine la visée tout à fait spéciale, contestée, contestable et contestant, du discours intertextuel : il ne peut, ni naïvement, ni de manière convenue, oublier ou ignorer les langues multiples qui l’environnent… comme c’est, d’ordinaire, le cas du roman.

 



Les mots en bleu foncé
font partie des paraphrases intertextuelles structurées autour du texte original de Bakhtine en bleu clair (Esthétique et Théorie du roman), repris en intertextualité dans le "Dialogue intertextuel avec Bakhtine".
 








Note 1
Toute chose nouvelle -l'intertexte- naît de la mort d’une chose ancienne -le roman- . Le rôle du plurilinguisme dans ce processus de la mort du mythe romanesque et des débuts lucides de l'intertexte,  a une importance singulière, à condition de comprendre le plurilinguisme comme la multiplicité non seulement des langages mais, avant tout, des langues.


Note 7
L’intertexte, c’est l’expression de la conscience einsteinienne du langage qui, rejetant l’absolutisme d’une langue seule et unique, n’acceptant plus de la considérer comme seule référence verbale et sémantique du monde idéologique, reconnaît la multiplicité des langues nationales et des langages sociaux. Il s’agit ici d’une révolution très importante, radicale, dans les destins du verbe humain : les intentions culturelles, sémantiques et expressives sont délivrées du joug d’une langue unique.


Note 9
Il faut apprendre à ressentir les visions du monde qui organiquement ne font qu’un avec le langage et la langue qui les exprime. Ce n’est possible qu’à une conscience qui participe organiquement à un univers d’éclairage mutuel des langages et des langues. Cela implique obligatoirement une intersection importante des langages et des langues dans une conscience donnée, participant de façon égale à ses quelques langages et langues.
Pour moi le langage concerne le contenu et la structure du texte (par exemple, le langage professionnel de l’avocat, du médecin, le langage littéraire du poète, etc.), tandis que la langue (français, russe, espagnol, bref, la « langue nationale ») correspond  au territoire linguistique qui accueille les langages tissés dans un texte.


Note 28
Même l’argument de l’intertexte est soumis au problème de corrélation et de découverte mutuelle des langues… comme c’est le cas dans La Guérison, le cinquième livre des « Phases de la Guérison ».
 
Note 29
Dans l’intertexte se réalise la reconnaissance de sa propre langue dans une langue étrangère, la reconnaissance, dans la vision du monde d’autrui, de sa propre vision.
 
Note 33
À la place du monde linguistique newtonien, figé et fermé, apparaît le monde einsteinien, ouvert, avec ses langages et ses langues multiples, s’éclairant en se relativisant les uns les autres.
 
Note 47
L’intertexte pris comme un tout, c’est un phénomène plurilingue, pluristylistique,  plurivocal.
Le tout c’est de s’entendre sur ces termes, spécialement sur celui de « plurilinguisme ». Pour l’intertexte le plurilinguisme consiste, avant tout, dans l’éclairage réciproque des langues nationales entre elles (La Guérison), en plus de la simple confrontation des langages « sociaux» à l’intérieur d’une même langue nationale, comme c’est le cas pour le roman.

Extrait de "Bakhtine, le roman et l'intertexte", essai publié à Sens Public (décembre 2012).

 
Ce qui est aussi essentiel pour l’intertexte, c’est le  "plurilinguisme", concept mal défini et souvent utilisé comme synonyme de "multilinguisme" ou de "polyglottisme" ou, encore, de "polylinguisme". Bakhtine ajoute à la confusion en parlant de plurilinguisme tantôt comme jeu de "langues" (jazyk)  entre elles, tantôt comme confrontation de "langages" (rejch’ ), littéraires ou pas, à l’intérieur d’un discours "unilingue" ou "monolingue" [1]. Or, en russe, sa langue maternelle, on passe souvent arbitrairement de jazyk, "langue", à rech’, "langage", et vice-versa, et l’on peut supposer que c’est la même chose pour toutes les langues dites "nationales". Même les linguistes officiels ne s’attardent apparemment pas à définir avec précision la différence entre tous ces termes, tant leur utilisation comme synonymes dans la vie ordinaire est devenu habituel  [2]. Or, pour la compréhension théorique et la pratique de l’intertexte, le distinguo entre "langue"  et "langage" est fondamental [3]. Pour moi la "langue" concerne la langue nationale : castillan, catalan, italien, allemand, bulgare, etc., en tant qu’horizon linguistique des "langages" (le langage du poète, de l’avocat, du professeur, du médecin, de la romancière, etc.). Bakhtine et, en tout cas, ses traducteurs en "langue d’oïl", glissent fréquemment et sans explication d’un niveau linguistique à l’autre, ce qui est plutôt déconcertant d’un point de vue de la logique scientifique.

Ainsi, entre «langage unique », « langage prédominant parlé » et « langage littéraire correct » pour Daria Olivier[4] et (pour les mêmes termes en russe, extraits du même paragraphe bakhtinien) « langue commune », « langue parlée (quotidienne) et littéraire » et « langue correcte » selon la traduction de Tzvetan Todorov[5], la distance conceptuelle semble, à première vue, considérable, sans compter que Todorov remplace le mot "plurilinguisme" par "hétérologie". Pourtant Todorov et Daria Olivier sont de grands russophones, des traducteurs scrupuleux, des linguistes reconnus. Ceci illustre la difficulté du problème, digne des meilleurs traductologues et linguistes professionnels! Quant à la priorité génératrice du langage sur la langue, ou de la langue sur le langage (lequel engendre l’autre?) nous ne sommes pas loin du dilemme ultra hégélien à propos de la priorité de l’œuf sur la poule, ou de la poule sur l’œuf… N’étant pas moi-même ni linguiste ni traductologue et détestant le langage parfois ridiculement abscons des spécialistes (je ne citerai comme exemple que Madame Julia Kristeva, car c’est elle qui a introduit Bakhtine en France avec son article Une poétique ruinée , où elle moque le « vocabulaire psychologisant, influencé par la théologie » du grand théoricien)[6], je me bornerai, comme simple écrivain post-romanesque, à ma propre terminologie, même si elle peut paraître rudimentaire à certains obscurologues [7]. Donc, pour être clair, je parlerai toujours de "langues" s’agissant des langues nationales, de "langage" lorsqu’il sera question de la structure du discours, et de "plurilinguisme intertextuel" pour désigner la confrontation des langues et des langages à l’intérieur d’un texte.

Bakhtine, conscient de la réalité multiple des langues et des langages, finira par parler dans une de ses études de "plurilinguisme interne" pour signaler la pluralité des langages à l’intérieur du discours et de plurilinguisme "externe" lorsqu’il s’agit de langues nationales[8] pour retomber ailleurs dans les imprécisions des synonymes[9]. Peu  importe. Ce qui est vraiment important, c’est sa vision du "plurilinguisme" comme fait essentiel pour comprendre l’évolution de la littérature. James Joyce a utilisé à peu près une quinzaine de langues différentes dans l’écriture de Finnegans Wake (Rabelais presque une dizaine dans sa pentalogie), sans compter l’utilisation de schémas, de petits dessins, de signes typographiques variés, etc., un peu à la Sterne. Malheureusement sa tentative, courageuse et nécessaire, finit comme la tour de Babel : un échec. Son livre est presque illisible, même pour un lecteur averti. Mais son œuvre signale la route pour les écrivains des nouvelles générations : la littérature doit suivre (et, à son tour, influencer) le développement de la société humaine. Et l’un des phénomènes qui caractérise la société contemporaine, c’est le plurilinguisme. Non que celui-ci date d’aujourd’hui, mais c’est seulement maintenant, au moment de l’intégration d’une Europe pléthorique de langues nationales, que le plurilinguisme s’impose comme un fait presque ordinaire, présent dans la vie de tous les jours, de tout le monde, y compris des enfants qui vont à l’école. Or, le roman -même polyphonique et dialogique, saturé de plurilinguisme "interne"- ne tient pas compte de ce fait décisif du début du troisième millénaire. Le roman, en tant que genre littéraire, peut abonder dans le plurilinguisme des "langages" qui dialoguent entre eux à l’intérieur du discours littéraire, mais il a horreur -sauf exceptions ponctuelles et infimes- du plurilinguisme des langues nationales. D’ailleurs les éditeurs, toujours à la recherche de l’argent perdu (certes, comment pourraient-ils faire autrement dans notre société capitaliste?), n’encouragent nullement le plurilinguisme de peur qu’il rende la lecture des romans trop difficile, moins divertissante et les livres plus difficiles à vendre. Le roman peut donc être plurilingue quant à la confrontation des "langages", mais il reste largement "monolingue" d’un point de vue des langues nationales.
  

[1] « Le roman c’est la diversité sociale de langages, parfois de langues et de voix individuelles…» (Cela donne : « Roman-eto, xudorzestvennu organizovannoe sotzialnoe raznorechie, inogda raznojazychie») Bakhtine. Du discours romanesque, tel gallimard, p. 88)

 [2] Madame Alexsandra Nowakowska, Maître de Conférences à l’université de Montpellier 3, exégète des manuscrits de Bakhtine, a remarqué que le savant russe utilise au début de son œuvre le mot jazik, mais que peu à peu il va donner préférence au mot rech’. Elle signale aussi la cacophonie linguistique générale autour de polyphonie, plurilinguisme, polyglottisme, etc. Dialogisme et Polyphonie, in Cairn info, pdf. 2007

 [3] Grosso modo (molto), Saussure considérait le langage comme une  "faculté" de l’individu et la langue comme le produit de la communication collective.

 [4] Esthétique et théorie du roman. Bakhtine. Du discours romanesque, tel gallimard, p.95

 [5] Mikhaïl Bakhtine. Le principe dialogique. Tzvetan Todorov. Seuil.  1971.

 [6] «  …ces limites (de la pensée de Bakhtine) : psychologisme, manque d’une théorie du sujet, analyse linguistique rudimentaire, impact inconscient du christianisme dans un langage humaniste (il est constamment question de l’ "âme" et de la "conscience" des héros), restreignent-elles l’intérêt du texte bakhtinien à la seule attention des archivistes et des musées littéraires? Nous ne le croyons pas… » La Poétique de Dostoïevski. Présentation de Julia Kristeva (Une poétique ruinée). Éditions du Seuil, 1970. C’est lapidaire de la part de Madame, qui néanmoins "inventa" le mot "intertextualité" à partir du concept de "dialogisme" définit par Bakhtine, sans en tirer les vraies conséquences qui auraient pu la conduire jusqu’à l’intertexte.

 [7] Georges Gurdjieff aurait dit "docteur hassnamousien". Or les obscurologues traitent Gurdjieff lui-même d’ "obscurantiste" ou bien d’ "illuminé". En ce qui concerne l’Obscurologie, il s’agit d’une science très chic. Elle consiste à occulter avec préciosité et dans un langage aussi soigné qu’inintelligible, une ignorance exquise.

 [8] «Le roman s’est formé et a grandi précisément dans ces conditions d’activité aiguë du plurilinguisme interne et externe. C’est son élément naturel ». Bakhtine. Récit épique et roman, tel gallimard, p 449.

 [9] «Les langages ne s’excluent-ils pas les uns les autres, ils s’intersectent de diverses façons (langage de l’Ukraine, du poème épique, du début du symbolisme, de l’étudiant, des enfants, de l’intellectuel moyen, du nietzschéen, etc.) » Bakhtine. Du discours romanesque II. Id. p 113.

 «Le style du roman, c’est un assemblage de styles ; le langage  du roman, c’est un système de « langues ». Bakhtine. Du discours romanesque I. Id. p. 88.

 «…à l’intérieur d’une langue nationale multilingue »Bakhtine. Du discours romanesque I. Id. p. 95.

La vraie connaissance de la psyché nous vient de la sagesse orientale. Sri Aurobindo, auteur de commentaires d'une extraordinaire finesse sur la Bhagavad-Gîtâ, disait qu'utiliser la psychanalyse freudienne pour comprendre le psychisme humain, c'est comme se servir d'une lampe de poche pour éclairer une caverne obscure et sans fond. En termes d’épistémologie occidentale on pourrait dire, analogiquement, que la psychanalyse comme théorie de la psyché ne va pas plus loin que la physique de Newton lorsque celle-ci veut expliquer, avec la mécanique classique, valable dans le monde du sensible, les phénomènes de l'infiniment grand et de l’infiniment petit, là où la théorie de la relativité et de la physique quantique sont beaucoup plus éclairantes. Carl Jung, le disciple dissident de Freud, perçut et apprécia (comme, avant lui,  Leibniz ou Schopenhauer) l'importance de la sagesse "psychologique" forgée en Orient, mais sa vision est périphérique, éloignée d'une réalité qui ne peut pas être observée et comprise à travers les concepts métaphysiques en vigueur en Occident. Gurdjieff, qui consacra de nombreuses années à l'exploration de la connaissance orientale, formula une psycho dynamique révolutionnaire (décrite dans les Fragments d'un enseignement inconnu par son disciple, le mathématicien P.D. Ouspensky) qui permet de comprendre une grande quantité de phénomènes psychiques qui restent inexplicables d'un point de vue freudien.

(Lire ci-dessous le PDF  "Freud / Gurdjieff", IV, 2, in  Portrait d'un Psychiatre Incinéré)


 

 

 
La Société des Hommes Célestes est un Faust qui s'inscrit dans la longue liste des Faust écrits entre 1587 (Das Volksbuch von Dr Faust) et les textes plus récents, parmi eux, ceux de Thomas Mann et de Paul Valéry, ainsi que les Faust classiques de Marlowe, de Goethe, de Lenau, etc. L'axe du récit est la recherche universelle et faustienne de la connaissance et du plaisir qui commence déjà dans l'enfance de tout être humain. Dans le cas du protagoniste de ce Faust latino-américain, la quête commence au Kindergarten et se poursuit au collège privé religieux, au lycée, à l'École Militaire, à la Faculté de médecine et à la Faculté de philosophie, parallèlement à l'apprentissage de l'amour avec les nombreuses Marguerite qu'il croise dans son existence. Le résultat d'une si "bonne éducation" est la paranoïa du héros, lequel se croit poursuivi par la Société des Hommes Célestes, secte qu'il prétend dénoncer dans un livre d'un genre narratif nouveau : l'intertexte, son invention faustienne.

 

 

(Réédition par Create Space USA, Amazon.com, 2012)

 Edipo Rojo pone en relación la tragedia clásica de la antigua Grecia y la tragedia de la América Latina moderna, ensangrentada por las luchas contra las dictaduras militares del siglo XX. La obra pone el acento en la vertiente dionisíaca de la tragedia de la Antigüedad, cuando la música y los cantos jugaban un papel muy importante para el éxito de las representaciones populares.  El texto de Edipo Rojo ha sido escrito en intertextualidad con las piezas de Sófocles, de Eurípides y de Esquilo, acercándose estéticamente a la frontera entre el teatro y el cine.

 

Ce Faust d’un genre nouveau transgresse les limites du roman traditionnel.C'est un intertexte constellé de citations prélevées dans les innombrables Faust engendrés par la légende faustienne du XVIe siècle.Chaque indice chiffré renvoie à la citation complète, dans la langue originale de chaque Faust cité.
Pour le moment, seules les 100 premières pages de La Société des Hommes Célestes ont été éditorialisées. Par contre, la dernière partie de La SHC -Le Château de Méphistophélès-  est intégralement disponible dans sa version électronique, sur le site.

Il faut préciser que la différence essentielle entre l'hypertexte et l'intertexte consiste dans l'absence pour l'hypertexte d'une recherche esthétique au-delà de l'effet "kaléidoscopique", totalement hasardeux, du réseau hypertextuel. Derrière l'hypertexte il n'y a que des appareils électroniques automatiques ou manipulés par des techniciens. Derrière l'intertexte il y a un artiste, un écrivain, une conscience éthique et esthétique. La version électronique de La Société des Hommes Célestes (un Faust latino-américain), notamment le texte final, Le Château de Méphistophélès ou L'Examen de faustologie, en est un exemple assez clair: autour de l'intertexte "faustien", esthétiquement très exigeant, jaillissent automatiquement, tous azimuts, les liens hypertextuels qui rattachent le récit aux textes empruntés dans leur langue d’origine, aux biographies des auteurs cités, aux maisons d'édition et, parfois, aux bibliothèques et villes où se trouvent les œuvres prises en intertextualité.
Notice: Trying to access array offset on value of type int in /var/www/html/templates/yoo_avion/warp/src/Warp/Config/Repository.php on line 243 Warning: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable in /var/www/html/templates/yoo_avion/html/com_k2/templates/default/user.php on line 260
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